De la cascade des jarreaux

De la cascade des jarreaux Spitz Finlandais

Spitz Finlandais

PROLOGUE


Pourquoi ce site ? pourquoi une telle importance, à vrai dire inhabituelle ? C'est né de l'idée d'un ami, qui suggérait que je parle de ma dernière petite compagne FINNISH SPITZ, dont l'acquisition avait en effet été si laborieuse que sa découverte faisait l'effet d'un événement ! D'abord réticente - qui cela pouvait-il bien intéresser à part lui et moi ? - je me suis laissée convaincre, et je l'ai donc présentée ; mais il fallait expliquer l'origine de cette passion ! Alors je me suis racontée ... et de fil en aiguille, je me suis prise au jeu, et me suis dit qu'il était dommage que cinquante années d'amour des chiens en général, et des FINNISH SPITZ en particulier, dorment au fond de plusieurs dizaines d'albums photos... Donc, au hasard de mes souvenirs, j'ai ajouté une rubrique, une photo, plusieurs photos, des dizaines de photos ... ! Les souvenirs remontaient, les uns après les autres, et avec eux l'image de chiens connus et aimés, celle des gens côtoyés grâce à nos chiens ... Aussi, pour que toute cette passion n'ait pas été complètement inutile, je la partage ici avec ceux d'entre vous que cela pourra intéresser. Sans doute ajouterais-je encore, de temps en temps, un nouveau souvenir, une nouvelle page, voire une nouvelle rubrique.


Je vous souhaite une agréable visite.


Bien sûr, vous pouvez me faire vos commentaires, peût-être me faire ajouter quelque souvenir oublié que vous auriez, vous, en mémoire ...


Et je dédie aussi ces souvenirs à tous ceux qui ont partagé, depuis toutes ces années, mon amour des chiens et de cette race si séduisante, par sa beauté et son caractère, qu'est notre espiègle FINNISH SPITZ.

L'HISTOIRE


 


Toute petite, j’étais déjà très attirée par les animaux, et tout particulièrement par les chiens. Nous n’en avions hélas pas à la maison, pour plusieurs raisons. Non pas que mes parents ne les aimaient pas, tout au contraire, mais c’était la guerre, et nous avions déjà bien assez à faire à subsister nous-mêmes ; de plus, nous habitions en appartement à Paris, un tout petit appartement au deuxième étage d’un immeuble qui ne possédait aucun espace vert à proximité. Mon père estimait donc, très raisonnablement, que nous ne pouvions rendre un chien heureux dans ces conditions. Mais lorsque nous allions chez ma tante, à la campagne, dans la Creuse, il est resté dans les annales familiales que, dès que je sus marcher, je me précipitais vers le chien, que je prenais dans mes bras et à qui je disais « Bonjour Gino » (c’était l’année où Gino Bartali avait gagné le Tour de France !) alors que je n’avais pas voulu saluer mes oncle et tante ! Plus tard, lorsque les circonstances nous permettaient d’aller en vacances chez eux, c’était toujours avec une grande joie que je retrouvais mes « cousins » chiens, et avec beaucoup de larmes que je les quittais les congés terminés. Ils sont pour toujours restés dans mon cœur : Mousse, la chienne de berger promue « chienne de liaison » avec les maquisards pendant la guerre, Thyba, la petite fox si espiègle, et Clairon, le bon gros chien de chasse « genre Porcelaine », un peu bêta quoique excellent chasseur, mais si sympathique !

Le destin se chargea de modifier les plans de mes parents : mon grand-père décéda l’année de mes 17 ans, et nous décidâmes que j’irai habiter avec ma grand-mère, désormais seule dans son pavillon de la banlieue parisienne doté d’un petit jardin. J’aimais beaucoup ma grand-mère, et ce changement de vie ne me rebuta pas du tout, mais également cela remit mon désir de chien au goût du jour. Désormais, rien ne s’opposait plus à cette adoption, puisqu’il y aurait quelqu’un toute la journée à la maison, et qu’il y avait un jardin ! Mon père, homme de parole s’il en fût, me promit un chien pour mon 18e anniversaire. Restait à trouver LE chien.





Des amis de mes parents possédaient une jolie chienne Groenendaël, et j’en souhaitais une semblable. Mais à l’époque, on ne connaissait – du moins chez nous – pas d’autre moyen de se procurer un chien que d’aller dans un magasin spécialisé (sauf à la campagne, bien sûr, où l’on se faisait donner un chiot de la chienne qu’on appréciait). Nous entreprîmes donc la visite de tous les chenils du quai de la Mégisserie et autres … Mais nulle part il n’y avait de chiots Groenendaël. Finalement, au chenil de la Maison Blanche, on nous dit avoir un mâle disponible et rendez-vous fut pris pour le dimanche. Arrivés là, nous fûmes mis en présence d’un chien adulte, debout sur ses pattes arrières derrière les barreaux de son chenil, qui nous parut grand comme un ours et dont nous aurions eu bien peur … mais pas de chiots de cette race. Par contre, on nous présenta des bébés Bergers Allemands, dont une petite chienne gris-loup fort amicale pour laquelle nous eûmes immédiatement le coup de foudre.


Je repartis avec mon bébé dans les bras, le roi n’était pas mon cousin !! Pas de pedigree à nous remettre : le dimanche, la personne responsable n’était pas là ! on nous l’enverrait par la poste. Effectivement, le mardi, nous recevions le pedigree … d’un mâle noir et feu !!! Nous demandâmes rectification, mais déjà, ce n’était plus le principal souci : la chienne était malade dès le deuxième jour !! Commença la course aux vétérinaires : il n’y en avait pas, à l’époque, à tous les coins de rue, et je n’avais pas de voiture ! il fallait y aller à pied, le petit chien dans les bras. Et le verdict tomba : maladie de Carré !!! Pour faire court, je dirai seulement qu’elle l’eut sous ses trois formes : intestinale, pulmonaire, et nerveuse ! Cela dura des mois, coûta une fortune (pour le prix, j’aurais certainement pu acheter un champion allemand !), bien des larmes, mais … nous la tirâmes d’affaire ! le côté qui avait été paralysé resta légèrement atrophié, mais cela ne se voyait pas trop, et elle était tellement confiante, tellement aimante ! CORA (Carla de la Maison Blanche) fut une merveilleuse compagne, qui ne nous fit jamais regretter d’avoir partagé notre vie avec elle. En fin de compte, elle vécut 11 ans à nos côtés, et j’avais au moins appris une chose : c’est qu’il ne faut surtout pas acheter un chiot dans une « boutique » !!! 

Lorsque CORA nous quitta, je n’eus bien sûr plus qu’une idée : retrouver une nouvelle compagne, pour moi et pour ma famille (entre temps, je m’étais mariée et avais deux filles). Mais j’avais aussi découvert qu’il existait des clubs de race, et la Société du Chien de Berger Allemand, qui m’avait d’ailleurs, quelques années avant (en 1961) permis de trouver pour ma tante creusoise une belle Bergère, de la dernière portée programmée par M. Barais, Président fondateur de la S.C.B.A., KETTY de Beauchamp ; on me donna donc l’adresse d’un petit éleveur amateur de la région parisienne, chez qui j’allai chercher, un jour de Juin 1965, ma seconde compagne B.A. : ONDINE de la Ponche, fille d’Hettel de Fort Réal (le seul B.A. français à avoir gagné sur leur terrain devant ses congénères allemands !). C’était une chienne adorable, qui ne se prit jamais pour un chien policier, car elle aimait les gens ! Elle fut une merveilleuse compagne. J’eus tout de suite envie de « pouponner », et en 1967 naquit la première portée « de la CASCADE DES JARREAUX ». Bien sûr, c’est dans mon pays de cœur que j’avais cherché l’inspiration pour trouver un nom d’élevage, et la Cascade des Jarreaux était un endroit symbolique, où j’avais d’ailleurs failli acheter un ancien moulin, puisque c’est à partir de cette chute de la rivière Maulde que fut fournie l’électricité qui permit à Bourganeuf d’être l’une des toutes premières – sinon la première – villes de France électrifiées !



la cascade des Jarreaux

la cascade des Jarreaux






Ondine

Ondine


Harras de Font Réal

Harras de Font Réal

Saillie par le grand champion de beauté et de travail du moment, Harras de Fort Réal, Ondine nous donna 5 magnifiques bébés : Quazan, Quapi, Quanelle, Querza et celle qui devait nous tenir compagnie durant 14 ans : QUINA. Une autre portée vit le jour deux ans plus tard : Satan, Sarah et Stella, avant que Quina ne prenne la relève de sa mère (une portée en « T », dont Tarzan, qui partit vivre avec le grand trompettiste Maurice André, et une portée en « U »).

Quina et Quazan

Quina et Quazan


Tarzan et Topaze

Tarzan et Topaze

(Quina x Otto du Val d'Hauldress)

Quina, Catherine et Ondine

Quina, Catherine et Ondine


Vamba

Vamba

Puis je fis l’acquisition d’une chienne dont j’attendais beaucoup, VAMBA du Val de la Mosson, qui malheureusement se révéla dotée d’une bien désagréable haine farouche envers ses congénères (heureusement, pas envers ceux de la maison !), et, plus grave encore, d’une affection du pancréas qui se déclara au bout de trois ans et qui devait l’emporter très jeune . Elle n’eut qu’une seule portée, en 1976, avant que nous ne découvrions cette maladie ; je n’ai jamais entendu dire que ses enfants en aient été atteints, mais en vérité, je n’en ai jamais non plus vraiment eu de nouvelles, sauf de Mousse (ainsi nommée en mémoire de la Mousse creusoise de mon enfance), dont le maître, qui avait déjà eu Topaze de la Cascade des Jarreaux,  a bien amicalement correspondu avec moi bien longtemps après la disparition de sa chienne.

les chiots de Vamba

les chiots de Vamba

(Vamba x Olten de Cras Eiram)













Cela devait marquer la fin
de la période Berger Allemand de « la Cascade des Jarreaux ».




le tournant

le tournant

Mais il s’était produit, lorsque Cora nous quitta, un événement qui devait conditionner l’avenir de « la Cascade des Jarreaux ». Je me demandais alors si je devais faire succéder une autre Bergère Allemande à ma compagne tant aimée, ou, pour ne pas être tentée de faire des comparaisons, adopter une autre race. Je visitai donc le Salon Agricole (au cours duquel se déroulait, à l’époque, le Championnat de France) et, en parcourant les allées, tombai sur les cages d’un éleveur de Chiens Esquimaux du Groenland (M. Proust – élevage de la Baie de Disko), qui cédait un jeune mâle, Nanouk je crois. Il était fascinant ! cette fourrure, ces yeux de loup, ce fouet somptueux ! Mais il était énorme aussi, et avait déjà 13 mois : j’eus peur de ne pas avoir assez d’autorité pour un tel animal dans la force de l’âge ! Je repartis donc du Salon convaincue qu’il était préférable de retrouver une compagne de la race dont j’avais maintenant l’habitude, mais pas tout à fait les mains vides : le stand du club de race vendait un petit ouvrage de son Président présentant les races Nordiques, et j’en fis l’acquisition pour en savoir un peu plus sur le « loup » pour lequel je venais d’avoir le coup de foudre. Beaucoup plus tard, en le consultant une fois encore, je fus intriguée par le chapitre consacré au Finnish Spitz : « le chien qui ressemble le plus au renard », disait l’auteur, en insistant sur sa rareté. En 1968, ma mère venait de subir un deuil cruel, et il nous fallait vraiment l’aider à surmonter sa peine en trouvant un dérivatif. D’un commun accord, nous décidâmes de nous renseigner sur ce mystérieux Finnish Spitz. Le Président de la R.A.S.C.N., M. Vachellerie, n’avait aucune photo à nous communiquer, mais il nous donna l’adresse d’une éleveuse en Angleterre. Et c’est ainsi que nous fîmes la connaissance de Mrs Griselda Price (élevage « Cullabine »). Elle nous envoya force documentation et beaucoup de photos, toutes plus séduisantes les unes que les autres, mais surtout, elle nous indiqua avoir vendu, cette année même, un jeune mâle à des personnes de Dunkerque. Contact pris avec eux, nous leur rendîmes visite afin de voir cette merveille en chair et en os ; nous fîmes donc la connaissance de John et Yvette Grace, et de leur « Twicky » (Cullabine Windfall) qui fit immédiatement notre conquête. Nous commandâmes donc une petite chienne, qui arriva chez nous début Décembre 1968. C’était Cullabine BELINDA, la première d’une longue histoire. Quarante quatre ans après, elle est toujours présente dans nos cœurs, et aussi à travers ses descendants ou ses successeurs … !

Que de joies, que de peines, que de satisfactions, que de drames… ont
jalonné ces 44 ans. Mais nous sommes restés fidèles à cette race qui un
jour, par hasard, avait su nous attraper par le bout du cœur !


Quinze Finkies ont partagé notre vie, avant que la seizième, FIONA, ne vienne boucler la boucle !



Mais il me faut relater un épisode qui se situe un peu en marge, bien que lié à l’élevage de la Cascade des Jarreaux. En effet, juste avant mon départ pour l’Ardèche, fin 1981, il était arrivé chez nous un spécimen d’une autre race Nordique :




Timberridge’s CHICA MINUK, Siberian Husky de son état,




Lof 166/41, née le 6 Novembre 1977 dans l’Ontario (Canada), rousse et blanche aux yeux bleus, et chienne de tête de l’attelage de mon amie Monique Heitzmann.


J’avais plus intimement fait la connaissance de CHICA d’abord à une présentation mettant en concurrence traîneaux à rennes et traîneaux à chiens, organisée par Pierre Marc à la Vallée des Rennes, à Prémanon. Chica s’était distinguée en prétendant absolument goûter un steak de renne, et ma fille avait dû passer sa journée à courir pour la détourner de cette idée, elle et tout l’attelage ! Puis je la revis à l’occasion d’une démonstration de traîneau suivant une réunion du Comité de notre tout jeune Club de la Pulka et du Traîneau à Chiens, au bord du lac de Tignes ; suivant les attelages des gamins qu’étaient à l’époque Thierry Bloch et Yannik Belmont, nous nous étions trouvées, Monique et moi – et l’attelage – en difficulté au bord même du lac ; j’avais alors pris CHICA par le cou, et c’est ainsi que j’ai compris la confiance qu’on pouvait mettre en elle dans ce genre de circonstance ; ensuite, elle m’a réchauffée, et notre amitié était scellée ! Aussi, lorsqu’un jour de l’automne 1981, Monique m’informa qu’elle devait se défaire de tous ses chiens, et m’énuméra les familles où elle comptait les placer, lorsqu’elle en arriva à CHICA, je m’exclamai « Oh, si tu me l’avais dit, je l’aurais prise, Chica ! » … Le lendemain soir, elle était chez moi !!! et … quelques instants après son arrivée … elle avait tué mon cochon d’Inde !!! (qui était pourtant dans sa cage !) … Bon, je l’ai gardée quand même … Elle est restée à Bagneux le temps que nous soyons installés en Ardèche. Puis elle tua un chaton que mon mari avait trouvé abandonné sur une aire d’autoroute … ce deuxième meurtre cassa quelque chose entre nous, mais elle, elle ne comprit jamais le motif de mon énorme colère !

Chica

Chica

J’étais alors secrétaire du Club des Chiens Nordiques, et devais répondre à des milliers de questions à propos de la race Siberian Husky. J’eus alors l’idée, pour mieux savoir de quoi je parlais, de faire faire une portée « de la Cascade des Jarreaux » à CHICA ; je la mariai à Otawara’Tanacross O’Pieds Agiles, à Yannik Belmont, un bel et bon étalon roux, aux yeux bleus comme elle. Sa portée – 3 mâles : Uluk, Ukela, Ulminak, et 3 femelles : Uskaïa, Unalaska, Un’Cheepee – naquit le 23 juillet 1983. Je fus très difficile pour le placement des chiots, mais ils trouvèrent tous une bonne famille. Tous, sauf une, que j’avais décidé de garder pour tenir compagnie à sa mère :




UN’CHEEPEE de la Cascade des Jarreaux (Lof 1914)




jolie rousse chocolat aux yeux vairons, la seule de la portée à ne pas avoir les yeux bleus, et la seule aussi à avoir le masque typique en fleur de lys.


En effet, Chica s’était retrouvée toute seule ; Sorro était mort, et j’avais récupéré les autres Finkies.





Ma fille Catherine adopta donc UN’CHEEPEE ; vous aurez deviné, bien sûr, pourquoi elle avait hérité de ce nom ?


Elle accumula les bêtises dont peut être capable un Siberian Husky qui ne fait pas de traîneau pour dépenser son énergie et ne vit pas en chenil … elle dévora des chaussures, mangea des plinthes, des verrous de porte, et je ne sais plus quoi tant ; elle faillit mourir je ne sais combien de fois : elle mangea du poison dans les bois de la Fac d’Orsay, fourragea dans un nid de frelons en Ardèche, se fit mordre par une vipère en Creuse … et finalement, mourut bêtement juste après son 12e anniversaire à la suite d’une piqûre de guêpe … juste celle de trop !


Malgré ses fantaisies, Catherine et elle s’adoraient ! Elle se promenait sans laisse dans les bois, et si elle ne faisait certes pas de la « marche au pied », elle revenait toujours au grand galop lorsque Catherine la rappelait pour rentrer. Elle n’était, finalement, pas si « chipie » que cela …


Lorsque sa mère nous quitta, Catherine lui procura une petite compagne Samoyède, JULINKA de la Forêt du Crépuscule, mais ceci est encore une autre histoire …

Cheepee

Cheepee

Une histoire qui, en fin de compte, après le passage chez Catherine d’un autre Samoyède à la recherche d’une famille d’accueil, Alaskan’s Raiders Jr Chief, va revenir au Finnish Spitz. Car après la disparition de Julinka, c’est vers cette race, qui avait accompagné presque toute sa vie, que Catherine s’est à nouveau tournée, et qu’elle a, après des mois de recherches et de démarches, pu acquérir, en Finlande, à nouveau grâce à notre fidèle amie Marja Kurittu, la fille de la Championne Mondiale 2009, Thedina’s EÏLA.

Julinka et Chief

Julinka et Chief

Au cours de plus d’un demi-siècle d’élevage, j’ai multiplié les expériences cynophiles, les bonnes comme les mauvaises … Avec les Bergères Allemandes, j’ai connu les premières réunions régionales d’élevage (Melun), les cours de « dressage » (on n’appelait pas encore cela « éducation canine »), l’élevage (à toute petite échelle). Puis, avec les Finnish Spitz, je me suis encore plus impliquée dans la vie du club, la Réunion d’Amateurs du Samoyède et Chiens Nordiques. Au début, le Président de l’époque, M. Vachellerie, avait scindé le comité du club en « sections », une par race ; seuls étaient, à l’époque, représentés le Samoyède, l’Esquimau du Groenland, l’Elkhound, le Keeshond (qui devait s’appeler plus tard « Spitz Loup »), et le Finnish Spitz. Il me confia la direction de la section « Finnish Spitz », et je mis alors toute mon énergie à faire connaître la race : de nombreux articles parurent dans la presse spécialisée, et des photographes renommés firent de superbes portraits (le grand et inoubliable DIM (Henri Dimont), CAT (Claire Lauriot), qui débutait alors avec talent, M. Buzzini, M. Ferrero, etc … Un certain nombre d’amateurs se manifestèrent alors, et je pus en aider beaucoup à importer de bien jolis chiens, de chez Mrs Price, en Angleterre, bien sûr, mais aussi de chez Moni Thaon de Saint-André, en Suisse (élevage Valituu Niitis = « Pré Choisi). On retrouvera quelques images de ces chiens dans la galerie photos.

Puis, un nouveau Président supprima les « sections », et bientôt, me nomma Secrétaire du Club dans son ensemble ; arrivèrent alors en France des races pas encore connues chez nous, et tout d’abord le Siberian Husky et l’Alaskan Malamute, qui plus tard seront suivies d’autres chiens de chasse et de berger Nordiques, et surtout des races japonaises, Akita Inu, Shiba Inu, etc … Cela représenta une telle somme de travail que je me vis négliger un peu le Finnish Spitz, craignant de me voir reprocher de privilégier « ma » race … L’engouement pour les autres et cette négligence furent certainement la cause de sa raréfaction. Lorsqu’en 1989, je fus amenée à accepter la Présidence du club, devenu entre temps le Club Français des Chiens Nordiques, ma charge de travail fut encore bien plus lourde, et je n’élevai alors presque plus …


Ma charge tant de Présidente du Club que de Juge de la S.C.C. (j'avais en effet été nommée Juge pour les races Nordiques depuis 1974) m'amenait à faire bien des voyages, ce qui n'était guère compatible avec l'élevage. Mais je ne regrette pas d'avoir ainsi pu connaître de nombreux cynophiles : d'abord en Grande Bretagne, invitée chez Mrs Price puis chez D. et Angela Cavill, et en visite plusieurs fois à Cruft's ; en Allemagne, en Italie (souvent), du Piémont à la Sicile, en Suisse, en Belgique et au Luxembourg, et aussi par deux fois au Japon, où j'avais été invitée pour débattre, en tant que Présidente du club Français, du standard de l'Akita Inu avec toutes les autres instances mondiales de la Cynophilie : un grand honneur, et de merveilleux voyages !


Cela se termina fin 1999, après de belles réussites, des joies, et aussi hélas de cruelles déceptions (déceptions dues aux humains, s'entend, car les chiens, eux, ne m'ont jamais déçue !) …

Néanmoins, ces décennies de cynophilie m’ont permis de connaître des gens formidables ; beaucoup nous ont hélas quittés ; certains m’ont été infidèles, ainsi est faite la nature humaine ; mais nombreux sont aussi ceux qui me gardent toujours leur fidèle amitié. Je ne peux tous les citer, j’en oublierais et ce serait dommage … Mais je veux quand même faire une mention toute particulière de l’ami sans qui ce site n’existerait pas ; je veux parler du Docteur-Vétérinaire Thierry Girod, qui après m’avoir incitée à le créer, s’est finalement chargé du monumental travail que cela a représenté : je n’ai pas su faire « court » pour raconter ces presque 60 ans de passion ! Lorsque Thierry prépara sa thèse de doctorat, je venais d’accepter la Présidence du CFCN, en 1989, et il me contacta ; je crois bien qu’il envisageait de parler du Siberian Husky ; mais je lui fis remarquer que beaucoup de thèses avaient déjà été écrites sur ce sujet, mais que par contre, personne n’avait jamais parlé des chiens de chasse nordiques ; l’idée lui plut tout de suite, et il rédigea sur le sujet une monumentale thèse, qui fait certainement toujours autorité en la matière. Cela l’amena d’ailleurs à posséder et élever lui-même des Chiens d’Ours de Carélie (sous l’affixe de la Côte des Lutins), et à connaître mes lignées de Finnish Spitz avec une précision que je ne cesse d’admirer ! Il m’a toujours gardé une fidèle amitié, même dans les moments difficiles, ce dont je lui suis infiniment reconnaissante !